Sans doute un passé qui remonte à l’époque Gallo-romaine ; de nombreux indices laissent penser qu’il y avait à cet endroit un temple dédié à Mercure, remplacé au haut Moyen-âge, lors de la christianisation, par une première église probablement fortifiée.
Sur un acte de donation de 994, l’empereur Otton III fait don d’une « capella in Richeneshoven » à l’abbaye de Seltz. Cette église est bien la première église édifiée en ce lieu.
Otton III (980-1002) était le petit fils d’Otton Ier et d’Adélaïde fondatrice de l’abbaye de Seltz. C’est la première fois que l’on trouve mentionné le nom de la localité.
Les derniers vestiges encore conservés de la Heidenkirche remontent au 13e siècle. L’église fut alors reconstruite en style gothique sur les ruines d’une l’église, de l’époque carolingienne, mentionnée par l’acte de donation d’Otton III. On peut voir, sur le Plan du 17e s. de la ville de Reichshoffen, la nef de cette église gothique dont on a retrouvé les fondations, au cours des derniers sondages.
Au 15e siècle un étage au-dessus du chœur a été construit, à cette époque, elle devait sans doute encore servir d’église paroissiale hors les murs pour la ville de Reichshoffen, jusqu’à ce que l’église construite à l’intérieur de la seconde enceinte (l’Unterstadt) devienne prépondérante.
Un cimetière existait autour de l’église, il fut probablement utilisée jusqu’au 17e siècle.
Jean-Daniel Schoepflin fait état, en 1742, des décombres de la nef. L’église est abandonnée, sans doute, pour les raisons suivantes :
d’une part, le transfert de la paroisse à l’église située au cœur de la ville, les paroissiens n’ont pas les moyens d’entretenir deux églises,
d’autre part, les ravages de la guerre de Trente-Ans, surtout dans les années 1632 et 1633, ont été considérables.
Au 19e siècle, de nombreuses iconographies montrent le chœur surélevé d’une petite partie de l’étage.
A partir du 20e siècle l’étage disparaît, et le chœur gothique en croisée d’ogives se dégrade inexorablement.
Jean-Daniel Schoepflin, auteur d’un ouvrage monumental sur l’Alsace l’« Alsatia Illustrata » publié en 1751, écrit qu’il a fait retirer de l’Altkirch, en 1742, deux bas-reliefs dédiés à Mercure.
En 1826, une troisième stèle, dédiée également à Mercure, fut trouvée au même endroit, à quelques mètres de la "vieille tour" . Deux de ces trois stèles sont conservées très endommagées au musée archéologique de Strasbourg ; des copie sont exposées au musée de Reichshoffen.
On peut voir encore aujourd’hui un fragment de stèle dédiée à Mercure, encastré dans la maçonnerie du chœur.